lundi 28 mai 2012

Être étudiant à la Facultad de Comunicación de la Pontificia

Salut à tous !

Comme c'est la période des examens pour la plupart d'entre vous, quoi de mieux qu'un article pour vous parler de ma fac et mes études ici, pour rester dans l'ambiance :) ?
Et puis bon, ça commence à faire long là : les cours ont commencé depuis la mi-février et je ne vous en ai pas encore parlé.
Alors tout d'abord, je vous présente ma fac :


... Oui, je vis dans une vieille ville avec pleins de beaux vieux bâtiments universitaires, mais la fac de communication n'est pas hébergée dans l'un d'entre eux. Elle est sûrement trop nouvelle pour en bénéficier.

J'y vais trois fois par semaine, le lundi, le mercredi et le jeudi. Elle est plutôt loin du centre, on marche entre 20 et 25 minutes (tout dépend de notre vitesse, de si on est fatiguées ou pas,...) pour y aller. En fait, elle est aux limites de la ville, je crois que derrière il n'y a plus rien, à part quelques maisons, et puis basta. 

Un des endroits par lesquels on passe pour aller à la Fac.

J'ai les mêmes cours que mes 4 compatriotes belges de la fac de Comu de l'UCL, même si parfois on n'a pas exactement le même horaire (certains cours se donnent plusieurs fois par semaine). Mais j'ai tout le temps cours avec Gaëlle (pour ceux qui la connaissent...), donc je ne me retrouve jamais seule, et je ne fais jamais le trajet toute seule. Enfin... Sauf quand elle vient pas héhé.
Donc, le lundi, on a cours de 10h à 12h. Le mercredi, de 10h à 17h (oui c'est une journée pas très cool), avec une pause entre 14h et 15h pour manger (oui ils mangent tard !). Et le jeudi, on a cours de 8h à 12h. Ce qui veut dire que ce jour-là on part de chez nous le matin à 7h40, oh yeah !
Mais ici, les horaires ne sont pas totalement faits pour être respectés. Chaque cours ne commence pas à l'heure pile mais 10 minutes plus tard. Pour les cours de 10h et de la suite de la journée, je veux bien comprendre, parce qu'il faut laisser le temps aux élèves de faire une pause entre chaque cours. Surtout qu'on n'a pas de pause pendant le cours, donc on se tape presque deux heures sans pause (qui pensait que les Espagnols étaient paresseux??) ! Mais le matin, commencer à 8h10, ça devient étrange ! Ou encore, le mercredi aprèm, on ne commence pas notre cours à 15h mais à 15h20. Enfin bon, on va pas se plaindre hein !
Bon, mais quels cours j'ai suivi, pendant tout ce quadri ? Non, je n'ai pas de cours de journalisme ! Au départ j'étais censée en avoir, et finalement j'ai changé tout mon programme et je me retrouve avec des cours qui n'ont rien à voir (ou presque) avec le journalisme. Et c'est pas plus mal, parce que de toute façon les cours proposés en journalisme ici, je les avais déjà presque tous eu à l'UCL, et puis ça m'a permis de découvrir un autre monde : le cinéma. Parce que oui, les amis, je suis des cours de cinéma ! Dans une salle de classe avec des affiches de films ou séries comme "Le parrain" et "Les Sopranos"... Avec un prof qui nous dit "Les gars ça va pas là, vous DEVEZ aller au ciné au moins une fois par semaine, c'est une obligation !". ...Et avec des devoirs plutôt cools : chaque semaine, pour les deux cours de cinéma que je suis, il faut regarder un film. Oui oui, vous avez bien compris, la plupart du temps mes devoirs ont été seulement : regarder deux films par semaine ! C'est comme ça que j'ai vu des films comme "Retour vers le futur", "Lost in Translation", "Le silence des agneaux", "Les affranchis" ou encore "Singin in the rain" (avec la chanson qui reste bien en tête après !). Autant dire que j'ai vu pas mal de films ces derniers mois. La semaine passée, on est passés aux séries, du coup j'ai dû regarder le premier épisode de "How I met your mother" (ici "Cómo conoci a vuestra madre") et celui de "Six feet under" (ici "A dos metros bajo tierra", oui oui les Espagnols traduisent tout, d'ailleurs c'est pas toujours facile de comprendre de quel film ils parlent parfois). Héhé.
En fait, ici, j'ai trois cours, dont deux qui font partie d'études de ciné. La branche ( le "grado") dans laquelle sont ces cours s'appelle "Comunicacion audiovisual", ça reflète pas bien ce que c'est mais en fait c'est surtout pour former des futurs scénaristes, réalisateurs, ou tout ce qu'on veut ! Les deux cours que j'ai de ce "grado" là s'intitulent "Géneros audiovisuales de ficción", pendant lequel on voit toutes les caractéristiques des grands genres de fiction, comme le western, la comédie ou la science-fiction, et "Narrativa cinematográfica y televisiva", où on apprend à décortiquer les moments d'un film, à voir les caractéristiques des personnages... Le premier est un cours de 3ème année, l'autre un cours de 1ère. Mais ils m'intéressent tous les deux, et surtout, ils m'ont donné goût au cinéma ! Oui, moi qui adorait aller au ciné mais qui n'y allait pas souvent et n'avait vu aucun des grands classiques, je peux vous dire que ces cours font partie du groupe des choses qui m'ont changées ici. Je veux voir pleins de films !
Bref, non non mon quadri n'a pas été trop dur, merci de vous en inquiéter ! Par contre maintenant, quand je vois un film, une partie de mon cerveau veut l'analyser... C'est pas toujours drôle. Sauf quand je regarde un film d'horreur (de préférence un vieux), là ça donne à peu près ça : "ahah la fille tombe quand le méchant la poursuit, je le savais ! Oh merde tiens le téléphone ne fonctionne pas, on s'y attendait pas à celle-là! Mais oui séparez vous et va dans cet endroit pourri, typique des personnages de films d'horreur... idiotas !"
Mon troisième cours, lui, est un cours de Relations Publiques et Publicité, intitulé "Fundamentos visuales y tecnológicos". Le but : faire un magazine, en utilisant des programmes d'Adobe (Indesign, Illustrator et Photoshop). La pratique est bien, les cours théoriques un peu plus chiants...

D'ailleurs, en parlant de pratique et de théorique... Ici, le système est différent de celui qu'on a à l'UCL. Les Espagnols sont passés au système de Bologne après nous mais j'ai comme l'impression qu'ils le prennent beaucoup plus au sérieux ! Chaque cours, même le plus théorique, est divisé en deux parties : une partie théorique, donnée en auditoire, et une partie pratique, comme un TP, donné en plus petits groupes. Donc, au lieu d'avoir 6 heures de cours par semaine, j'en ai le double, 4 heures pour chaque cours. Et pour les TP, on a des travaux à faire pendant le quadri. Pour moi, c'est le magazine pour mon cours de RP, et... des analyses de film, pour mes cours de ciné. Oui ça va, je vais pas me plaindre, c'est encore chouette à faire !
Pour ce qui est des profs, parce que vous vous le demandez peut-être, ils sont gentils. L'un d'eux, avant de rendre un des travaux et alors qu'il disait tous les points qui allaient et qui n'allaient pas dans l'ensemble, a "tenu a féliciter les étudiantes Erasmus qui travaillent dans une autre langue que la leur", héhé. Et un autre prof me met en remarque sur mes travaux "Bravo pour ton espagnol, tu es ici depuis peu de temps mais tu parles très bien !" (bon ce qu'il ne sait pas c'est que ma chère coloc espagnole ou ma chère Fanny ont chaque fois repassé sur mes travaux pour les corriger !).

Mais allez, assez parlé pour le moment, en voyant la longueur de mon texte je me dis qu'il serait temps de vous mettre des photos pour ne pas trop vous fatiguer :). Alors voilà, quelques photos de l'intérieur de ma fac. Désolée pour les qualités, je l'ai fait avec mon petit appareil (j'avais pas envie d'avoir trop trop l'air d'être une touriste, même si ici TOUS les étudiants de la fac SAVENT qui sont les Erasmus, humhum) et j'ai l'impression qu'il prend de l'âge (non mais sérieux, c'est possible qu'un appareil photo fasse des moins bonnes qualités après 6 ans de vie ?)...
D'abord, il faut que je vous explique un peu : tous les étudiants qui étudient la communication, que ce soit le journalisme, les RP ou le ciné, étudient dans cette fac. Personnellement je trouve ça génial, beaucoup mieux qu'à LLN ou on n'a pas vraiment un endroit à nous.
Alors, voici l'entrée, ou la sortie... Vue de l'intérieur. On voit pas grand-chose mais comme ça vous pouvez vous imaginer à quel point ça fait toujours mal aux yeux quand on sort après un cours et qu'il y a du soleil dehors. Le changement de lumière est trop fort !


Dans le hall d'entrée, il y a souvent des expos de travaux des élèves en pub ou autre. C'est chouette, et y'a des trucs vraiment biens !


Et voilà le couloir où on a la plupart de nos cours, et l'affiche du master en ciné, placée devant la classe où on a nos TP's ("seminario", en espagnol) des cours de ciné...


Dans cette fac, vu que c'est le seul endroit où vont les étudiants de communication, il y a tout : des auditoires, une bibliothèque, un coin pour imprimer nos trucs (ici d'ailleurs, pas de fac copy où t'imprimes toi-même tes trucs, c'est chaque fois quelqu'un derrière un comptoir qui fait ce que tu lui demandes... Beaucoup moins rapide),... Et mon endroit préféré : LA CAFET'! Celle où je vais manger avec Gaëlle tous les mercredi midi. Il y a moyen de prendre un menu avec deux plats, le bon truc pour avoir le ventre plein l'aprèm et avoir envie de dormir ! Je ne l'ai jamais fait, je le ferai peut-être la semaine prochaine... En attendant, je me contente de prendre des petits sandwichs à 0.60€ l'unité. Ca revient à pas très cher, vu qu'avec trois sandwichs j'ai assez.

On a même la télé :) (en haut à gauche).
Mais on entend pas le son, parce qu'ils mettent de la musique à la place.


À gauche, le menu. À droite, mes supers sandwichs. C'est pas les meilleurs de la ville mais ils sont quand même plus apétissants que ce qu'on voit sur la photo !


J'aime beaucoup cet endroit. J'aurais trop aimé avoir une cafet' comme ça à l'UCL, où vont seulement les élèves de ma fac. Pas que je sois sectaire, mais ça me permettrait de voir et croiser pleins d'amis en même temps dans un même lieu :).
Et enfin, quand on a envie de sortir entre deux cours, on peut s'asseoir devant la fac. Avec vue sur quelques bâtiments du campus Unamuno, le campus de l'autre université :


J'ai encore deux semaines de cours, et puis seulement commencera mon blocus, beaucoup plus court qu'en Belgique. Mes trois exams sont regroupés en une courte période de temps : j'en ai un le 19 et deux le 21 (dont un à 9h et l'autre à 11h, OH YEAH !). Le truc chiant dans tout ça, c'est que tous les gens que je connais sont à l'autre unif, et les deux universités fonctionnent différemment. Eux, ils sont déjà en blocus, et ils auront fini leurs examens quand je les commencerai...

Sur ce, je vous laisse ! À tous ceux qui sont en blocus, je vous souhaite un bon courage et une bonne merde pour vos examens, en espérant que vous étudiez des cours aussi cools que les miens :).

À bientôt !

lundi 21 mai 2012

Aquí y allá : Salamanca, Gijón y Bélgica !

Bonjour à touuus !
Oui je sais ça fait longtemps que je n'ai plus posté, et pourtant c'était pas par manque de choses à vous raconter. Mais depuis deux semaines, il fait super beau ici et c'est un vrai bonheur, alors hors de question de rester enfermée trop longtemps dans ma chambre... Et vu que mon ordi n'est plus trop portable (sa batterie ne tient que 10 minutes et je vous écris d'un clavier sans fil ajouté à mon ordi, parce que celui d'origine n'aime visiblement plus trop les lettres "m" et "p"), je ne peux pas aller m'installer dehors pour vous écrire tranquillement de là-bas.

Après plus d’un mois de temps maussade, le soleil est donc enfin revenu parmi nous, et pas qu'un peu ! Le thermomètre n'a pas arrêté de tourner autour de 30° (parfois moins, parfois plus), et ça fait vraiment beaucoup TROP plaisir. Dans l’appart’, ça fait deux semaines que le chauffage est coupé 24h/24 (ce qui va bien faire baisser le coût des charges, youpii :)) et que les portes et fenêtres sont presque continuellement ouvertes. Y’a une fenêtre dans le salon qui est d'ailleurs toujours ouverte parce qu'on ne sait plus la fermer ahah. Et avec tout ça, on ne ressent même pas une petite sensation de froid, ce qui est assez rare pour moi, la frileuse du siècle! Alors pour profiter du beau temps et du soleil, la journée, quand je ne suis pas en cours, je vais parfois me poser dans un coin d'herbe près de la cathédrale avec Joane, et parfois Almu, deux de mes colocs dont je vous parlerai plus loin dans l'article :). Et en fin d'aprèm, quand le soleil vient sur notre terrasse, je vais me poser là pour faire mes exercices d'espagnol :). Un soir après avoir mangé, vers 23h, j'ai été boire un verre dans ma rue avec Joane et Almu (encore elles !), pour profiter de la chaleur qu'il faisait encore à ce moment-là. Et en parlant de ma rue, elle est tellement animée que j'ai l'impression d'être déjà en vacances. Elle est remplie de terrasses, elles-mêmes remplies de gens, et c'est pas toujours facile de passer devant tant de personnes qui mangent dehors, en laissant l'odeur de leurs plats venir jusqu’à nous pour juste nous donner envie de tout dévorer. C'est pas facile non plus de se balader dans la rue d'ailleurs, en considérant qu'au moins une personne sur deux est en train de manger une glace... Si j'écoutais mon estomac et l'énorme partie de mon cerveau qui ne pense qu'à manger, je serais midi et soir sur les terrasses des restos de ma rue, et le reste du temps dehors avec une bonne glace, des lunettes de soleil et de la musique dans les oreilles. Parce que il faut dire que c'est pas non plus les marchands de glace qui manquent ! Un autre jour, j'ai été mangé des tapas sur la plaza mayor avec Joane, Almu et Alessia, une autre de mes colocs. D'autres personnes nous ont rejoints, et ça faisait vraiment un petit groupe représentant de l'Europe : on avait tous des nationalités différentes héhé :). En parlant de la plaza mayor, je suis amoureuse de cet endroit, surtout le soir, et j’aime m’y balader ou m’y installer un peu pour l’admirer. Il faut vraiment que je dédie un article à cette place :).
Bref, j'adorais déjà Salamanca avant, même quand il faisait froid, mais là c'est pire. Je suis au paradis !
Bon, aujourd'hui, vous aurez peut-être compris que si je prends le temps de vous écrire, c'est parce qu'il fait un peu moins beau. Depuis samedi, les degrés ont baissé mais selon la météo ils vont vite revenir comme avant. Ca me laisse donc quelques petits jours pour vous écrire (et travailler ahah) ! Et sur les 4 derniers week-ends, j’en ai passé deux autrepart qu’à Salamanca. J’a donc de quoi parler…

J’ai d’abord été passer un week-end à Gijón, chez Almu, ma coloc espagnole, et avec Joane, ma coloc française.

Gijón, c’est au nord de l’Espagne, sur ce morceau de côte espagnole où l’océan Atlantique devient mer Cantabrique (mar Cantábrico) pour aller se jeter sur le sable et les rochers. Gijón, c’est dans la province d’Asturies, un endroit « qui est super beau mais où il pleut tout le temps », selon le stéréotype souvent véhiculé. Et il faut dire que ce n’est pas loin d’être vrai ! Enfin, pour ce que j’en ai vu, parce que j’y ai passé seulement un jour et demi : on est arrivées là-bas le samedi 28 avril vers 20h, après 6 heures de bus, et on est reparties le lundi à 16h. Le trajet est long, mais on passe par plusieurs paysages très jolis, comme celui-ci :


Et puis aussi, on a eu notre compte de choses bizarres à regarder par la fenêtre, comme de la neige pendant seulement une minute, le bus qui freine d’un coup parce qu’il y a des voitures arrêtées sur la route, ou alors, le MEILLEUR de tous, le gars dans sa Mercedes arrêté sur le côté de la route avec un air tout à fait relax, ce qui pourrait être normal s'il n'avait pas en fait fait un accident en tombant dans une énorme rigole sans pouvoir en ressortir tout seul (bien que le côté visible de sa voiture était tout à fait normal, l'autre côté devait être complètement cabossé ahah !).
Mais bref, passons… Le premier soir, après avoir mangé une bonne tortilla faite maison, on s'est préparées pour sortir...
                                            
(Ahah oui je sais je suis trop drôle :D) ...Et on a été voir à quoi la vie nocturne de Gijon ressemble. Bon, ce jour-là, c’était très mouillé : il n’arrêtait pas de pleuvoir. Mais à part ça, c’est pas mal ! Même si on rencontre des endroits bizarres parfois :D :
Le lendemain, on a été se balader le long de la belle côte de la ville. C'était venteux et avec quelques gouttes de pluie par-ci par-là, mais le paysage en valait la peine...

(Oui vous avez vu, je suis tombée amoureuse du paysage donc je vous ai mis plein de photos pour que vous tombiez un peu amoureux vous aussi :))
Almu, avec son écharpe beige, et Joane.
Ensuite, après un repas de midi typiquement asturien (fromages, charcuteries, et même du poulpe que j’ai gouté, oui oui !), on a été faire un tour dans la ville, en passant de nouveau par la plage, parce qu'elle est jolie :).
 

 


Et, comme c’est l’endroit du cidre ("sidra"), on a fait ce qu’ils font tous là-bas apparemment : aller boire du cidre sur une colline qui surplombe la mer (bon, le cidre c’est pas vraiment mon truc, mais c'est pas grave !).
                   
Pour finir la journée, on a été faire un petit tour du côté de la plaza mayor et du port, et vu que le ciel se faisait vraiment menaçant et qu'on avait faim (enfin surtout moi !), on a été s'installer dans un bar pour manger un sandwich délicieux :).

La plaza mayor de Gijón !
Et le port de Gijón :).





Le lundi, dernier jour, on a été voir l’université de la ville... Oui, ce que vous allez voir est une université, je sais que ça n'a rien de comparable avec l'UCL, mais c'est comme ça ! Et je vous montrerai un jour le bâtiment central de mon université à Salamanca, il en vaut la peine aussi :)!



...Avec sa picine complètement abandonnée ahah :D :
"Ce n'est pas un "Je veux et je ne peux pas", c'est un "Je veux et je l'ai fait"."

 Bref, un beau petit week-end avec deux supers compañeras de piso (et rien que pour ce compliment, elles pourraient au moins m'acheter une glace, non :) ?) !  

Ensuite, il y a deux semaines, je suis rentrée en Belgique pour un séjour aussi express que celui à Gijon : pendant un jour et demi, du 5 au 7 mai. C'est là que tout le monde me dit : "Quoiii ? Seulement ? T'as presque passé plus de temps dans les transports que chez toi !". Et oui, c'est vrai :). Mais la vérité c'est que depuis que je suis arrivée ici, je me suis dit que rien ne me ferait rentrer en Belgique avant la fin de mon Erasmus. Rien, sauf un événement important, comme un enterrement ou le mariage d'une personne proche. Et finalement, je ne me suis pas totalement contredite. Je suis revenue pour voir le dernier match d'Antoine. Pas le dernier de la saison, mais le dernier de toute sa carrière. L'enterrement de sa carrière. Et comme pour tout enterrement, il y a un deuil à faire…
Pendant quelques années, j’ai pu profiter énormément de l’autre monde d’Antoine, le foot, dans lequel il m’a fait entrer alors que la plupart de ses amis n’ont jamais dépassé le pas de la porte. J’ai partagé ses joies, les fois où les supporters l’applaudissaient, où les journaux parlaient de lui et où les gens le complimentaient, ou les fois où il me racontait quelle « passe de fou » il avait faite à un entraînement ou à un match. J’ai aussi partagé ses peines, les fois où il donnait tout aux entrainements sans pour autant jouer aux matchs, les jours où il en avait marre de passer ses journées là-bas,  toutes ses blessures vécues comme autant de freins et le stress des signatures de contrat à la fin de la saison. Il m’a fait partager, en somme, tout ce qui arrive aux joueurs de foot, du plus petit au plus grand. Mais pas que ça. J’ai partagé aussi avec lui l’annonce de son infection au pied, les diagnostics des docteurs,  sa semaine à l’hôpital pendant l’été 2010 où je faisais chaque jour le trajet LLN-Leuven pour aller le voir, le stress quand on vous annonce qu’à quelques jours près, son pied aurait dû être amputé. J’ai partagé ses béquilles, sa rééducation pour re-marcher, les fois où il me disait qu’il avait mal en marchant (et elles sont rares par rapport au nombre réel de fois où il a mal) et tous les médicaments qu’il prenait avant chaque entrainement pour avoir moins mal. J’ai partagé ses doutes et ses craintes, et puis le premier des derniers diagnostics, il y a quelques mois, celui où le médecin qui soigne quelques-unes des plus grandes stars vous dit « Si tu continues à jouer au foot, il y a de fortes chances qu’à 40 ans tu ne saches plus marcher ». J’ai donc été le voir jouer encore plus souvent que d’habitude, en sachant qu’il ne me restait plus beaucoup de match pour en profiter. Il ne pouvait plus jouer un match en entier à cause de sa douleur, mais pendant les 50, 60 ou 70 minutes de jeu, il s’y donnait toujours à fond.
En janvier, j’ai été voir ce que je pensais être le dernier match que je verrais de lui. Et puis, comme d’habitude, et même à 1500 km de distance, il a continué à me parler de ses entrainements et de ses matchs. Et quelques semaines avant son dernier match, j’ai réalisé que je ne pouvais pas le vivre loin de lui. Voilà pourquoi je suis rentrée.
Une partie de moi me dit que trop peu de personnes sont venues le voir pour l’applaudir une dernière fois, mais une autre est énormément contente d’avoir pu compter sur ses amis qui ont fait le déplacement. Merci les gars :) !

Avec la qualité de la photo on voit rien, mais sur le drap il était écrit :
"Merci pour ces 17 ans de rêve footballistique ! On est fiers de toi !" :)


C’est la fin d’une histoire, une page qui se tourne, mais quelle page !!!

En attendant, une page à moi est toujours en train de s’écrire. Et quelle page aussi, putain ! Promis, je reviendrai bientôt vous parler un peu plus de ma vie ici, dans cette ville qui restera ma deuxième maison :).
Hasta prontoo !